collection

— Classique

22 € / 28.60 CHF

14 mai 2013

15x24 cm

ISBN 978-2-940426-22-5

ISSN 1664-5065

Réflexions sur la violence

Georges Sorel

Postface de Philippe Blouin

Peut-être est-ce la posi­tion ambi­guë de ce qui fut le livre de chevet des radi­caux autant de gauche que de droite qui l’a fait glis­ser dans les failles de la mémoire his­to­ri­que ? Écrites par le plus éminent des marxis­tes de France au moment précis où le pro­lé­ta­riat y était au faîte de sa puis­sance, les Réflexions sur la vio­lence s’attel­lent à en illus­trer les secrets non seu­le­ment his­to­rico-poli­ti­ques, mais également psy­cho­lo­gi­ques. La vio­lence y acquiert un statut iné­dit : ni plus moyen ni fin, elle devient la mani­fes­ta­tion de la divi­sion de classe au cœur du social, contre une entro­pie démo­cra­ti­que ne per­met­tant aucune auto­no­mie. Or, de cette auto­no­mie dépend la pos­si­bi­lité d’une arti­cu­la­tion entre les idées et les condi­tions d’exis­tence sans laquelle une pré­sence révo­lu­tion­naire ne pour­rait jamais se conju­guer au pré­sent, res­tant prise dans l’ingé­nie­rie du futur et l’imi­ta­tion du passé pro­pres à l’uto­pisme. Au fil des pages, l’image mythi­que qui nous est restée du syn­di­ca­lisme révo­lu­tion­naire de la Belle Époque en vient à dis­cer­ner son ori­gine dans le fait même que ses pro­ta­go­nis­tes ont vécu la grève géné­rale comme l’émanation d’un mythe.

Ingénieur des ponts et chaus­sées jusqu’à l’âge de 45 ans, Georges Sorel (1847-1922) se consa­cre à la théo­rie marxiste à partir de l’Affaire Dreyfus et devient la figure de proue du syn­di­ca­lisme révo­lu­tion­naire. Après avoir fré­quenté les milieux monar­chis­tes, il revient au com­mu­nisme avec la guerre. On lui doit notam­ment : L’Avenir socia­liste des syn­di­cats (Librairie de l’Art social, 1898), Les Illusions du pro­grès, (Marcel Rivière, 1908) et Matériaux d’une théo­rie du pro­lé­ta­riat (Marcel Rivière, 1919).