
collection
— A6
Traduit de l’italien par Davide Gallo Lassere, Jean-Paul Gasparian, Cannelle Gignoux et Matteo Polleri
Domination et sabotage est l’un des textes clés de la « séquence rouge italienne » des années 1970. Une intervention décisive, tant par sa portée théorique que politique, qui se place aux côtés des grands écrits de cette époque. Au-delà des débats tactiques, politiques ou militaires qui ont secoué le mouvement italien, ce texte pose une question toujours d’actualité : comment penser les conditions d’une positivité antagoniste et multiple, capable de ressaisir l’exigence des organisations révolutionnaires contre leur verticalité interne et au-delà de l’unité figée d’un sujet social de référence ? Derrière la reformulation du marxisme comme « logique de la séparation » se trouve le problème politique d’un horizon d’organisation autonome durable, capable de s’affronter réellement avec l’existant sans être aspiré par l’abîme d’une négativité qui rend impossible toute consistance de long terme. Faire « un pas en arrière et deux pas en avant », ici, en France, aujourd’hui, à partir de ces pages écrites il y a quarante ans, signifie alors se réapproprier cette question à partir des expériences concrètes qui lient, pour reprendre l’auteur, la « déstructuration économique » à la « déstabilisation politique », et celles-ci à l’« autovalorisation » collective.
Antonio Negri (né en 1933) est une figure majeure de la philosophie et de la théorie politique contemporaines. Il est, aux côtés de Raniero Panzieri et Mario Tronti, l’un des principaux fondateurs et animateurs de l’opéraïsme, l’un des courants les plus originaux du marxisme de la seconde moitié du XXe siècle. Il a aussi été un acteur décisif du mouvement autonome italien.
Parmi ses nombreux travaux, citons : Marx au-delà de Marx (1979), L’Anomalie sauvage (1982), Empire (2000), Multitude (2004) et Commonwealth (2009).