collection
— Métro
19 € / 24.7 CHF
25 novembre 2022
15x22.5 cm
28 illu. N&B et 16p. couleur
ISBN 978-2-940426-60-7
ISSN 2624-8980
Essai traduit de l’italien par Françoise Brun
Introduction de Marco Assennato
Préface de Bernard Huet
Élaboré par l’un des principaux historiens italiens de l’architecture, ce livre emblématique passe en revue les grandes étapes du mouvement moderne afin de situer les rôles contradictoires de leurs concepteurs.
Quelles sont les tâches imposées par les propositions apparemment les plus rationnelles du développement capitaliste ? Dans quelle mesure l’éthique bourgeoise est-elle pertinente aujourd’hui au regard de l’univers sans qualité qu’elle génère ? Les ambiguïtés des disciplines de l’idéologie sont ignorées depuis longtemps par les techniciens dans leurs pratiques de l’architecture, de l’urbanisme, de l’art ou du design. Si certains voient une issue à la crise dans l’intégration à la consommation ou dans les alternatives pour l’émancipation, rien n’y change.
Abondamment illustré, Projet et Utopie examine les limites même de la critique, des cités-jardins aux développements périphériques induits, des expérimentations du logement collectif des années 1920 à l’urbanisation de Manhattan, ou de la place des avant-gardes artistiques. Car la prolifération de symboles dans le labyrinthe sadique de Piranèse révèle que « le sommeil de la raison engendre les monstres ». Complétant Marx, il est impossible selon Tafuri de créer une esthétique de classe, seulement une critique de classe de l’esthétique. L’utopie répond au besoin constant de restructurer la réalité, annonçant le choc de l’expérience angoissante de la grande métropole, lieu de l’aliénation absolue, où résonne le Cri terrifiant de Munch.
Manfredo Tafuri est un théoricien, historien, et critique de l’architecture italien (1935-1994). Il a été le directeur du département d’histoire de l’architecture de l’Istituto Universitario di Architettura de Venise. Sa rencontre avec Massimo Cacciari, Francesco Dal Co et d’autres jeunes historiens l’encouragera à radicaliser sa critique d’une histoire opérative. Il a participé à la rédaction de la revue Casabella-Continuità.