
collection
— A6
5 € / 6.5 CHF
13 juillet 2010
80 p. / 10,5x14,8 cm
ISBN 978-2-940426-08-9
ISSN 2624-7887
[...] L’ouvrage capte le lecteur dès la première phrase : « Mais pourquoi ces foutus jeunes ont-ils tiré dans les jambes de Montanelli ? N’aurait-il pas été mieux de lui tirer dans la bouche ? », ajoutant quelques lignes plus loin : « L’estropier signifie l’obliger à boiter, l’obliger à se souvenir. Par contre, ça aurait été un divertissement plus agréable de lui tirer dans la gueule, avec la cervelle qui lui sort des yeux ». En fait, ainsi qu’on peut le deviner à travers cette courte citation, le propos hésite entre l’analyse politique et le pamphlet situationniste. On pourrait sans problème rattacher le propos de Bonanno au registre nietzschéen qu’évoque Irène Pereira (Les grammaires de la contestation). Manifestant un vitalisme profond, l’auteur en appelle à rompre définitivement avec le travail : « A l’éthique du travail, il faut opposer l’esthétique du non-travail », p. 23. C’est par un effort volontariste que les prolétaires peuvent espérer rompre avec le spectacle [...] Georges Ubbiali, Dissidences, septembre 2011.
[...] Un des appels les plus radicaux existants à la destruction immédiate dans le plaisir et l’hilarité de « tout ce qui nous oppresse et nous régule ». À l’époque, 1977, la Cour suprême d’Italie a ordonné que ce livre soit brûlé et son auteur a été condamné à 18 mois de prison. On ne peut pas dire qu’aujourd’hui Alfredo M. Bonanno se soit acheté une conduite. Il est sous les verrous en Grèce, accusé de braquage à main armée. Noël Godin, Siné Mensuel, 2 décembre 2011.
Essai traduit de l’italien
La joie s’arme. Son attaque est le dépassement de l’hallucination marchande, de la machine et de la marchandise, de la vengeance et du leader, du parti et de la quantité. Sa lutte brise la ligne tracée par la logique du profit, l’architecture du marché, le sens programmé de la vie, le document final de l’archive. Son explosion bouleverse l’ordre des dépendances, la nomenclature du positif et du négatif, la loi de l’illusion marchande. — A. M. Bonanno
Paru initialement durant le Mouvement de 77, La Joie armée, son texte le plus emblématique, est un appel à l’insurrection joyeuse et violente. Inspiré de la pensée stirnérienne et situationniste, Bonanno s’y oppose à la spécialisation militaire des Brigades rouges en prônant un insurrectionalisme assumé et généralisé à l’ensemble du mouvement social. Il s’y attaque également à l’éthique du travail au profit d’un vitalisme profond et d’une « esthétique du non-travail ». À l’époque, la Cour suprême d’Italie ordonna que le livre soit brûlé et son auteur fut condamné à 18 mois de prison.
Alfredo Maria Bonanno (né en 1937) est un anarchiste italien qui fut et qui est encore aujourd’hui, depuis plus de trente ans, d’un grand impact sur l’anarchisme insur- rectionnaliste dont il est considéré comme l’un des théoriciens majeurs.