collection

— Cahiers

Indisponible

6 € / 7.8 CHF

16 février 2010

11x18 cm

ISBN 978-2-940426-06-5

ISSN 1662-8349

Salaires, prix et profits

Karl Marx

Ce rap­port de Marx pour le conseil géné­ral de la Première Internationale illus­tre dans les gran­des lignes la thèse de la plus-value qu’il déve­lop­pera plus tard dans Le Capital. Ce texte est une pre­mière appro­che de l’ana­lyse de Marx du mode de pro­duc­tion et de la contra­dic­tion entre valeur et tra­vail.

La dif­fé­rence entre le sala­riat et l’escla­vage ne se dis­tin­gue en fin de compte que dans la manière dont est extor­qué le tra­vail aux popu­la­tions.

Figure incontour­na­ble du mou­ve­ment ouvrier, Karl Marx (1818-1883) fut un jour­na­liste et théo­ri­cien révo­lu­tion­naire alle­mand du XIXe siècle. Ses écrits por­tent sur de nom­breux domai­nes tels que la phi­lo­so­phie, l’économie, l’his­toire et bien d’autres. Il s’enga­gea aussi poli­ti­que­ment, d’abord dans la Ligue des Communistes puis dans l’Association inter­na­tio­nale des tra­vailleurs.

Préface de Edward Aveling à l’édition anglaise

Les cir­cons­tan­ces sous les­quel­les cet arti­cle fut étudié sont évoquées au début de l’ouvrage. L’arti­cle ne fut jamais publié du vivant de Marx. Il fut trouvé dans ses docu­ments après la mort d’Engels. Parmi beau­coup d’autres carac­té­ris­ti­ques de Marx, cet arti­cle en laisse voir deux en par­ti­cu­lier. Ce sont sa volonté patiente d’expli­ci­ter la signi­fi­ca­tion de ses idées à l’étudiant le plus modeste et l’extra­or­di­naire clarté de ces idées. Dans un cer­tain sens, ce volume cons­ti­tue un pro­to­type du pre­mier tome du Capital. Plus d’un parmi nous a tenté d’ana­ly­ser et de sim­pli­fier ce tome, avec peu de succès sans doute. En fait, un ami et com­men­ta­teur lucide a sug­géré qu’il fau­drait main­te­nant une expli­ca­tion par Marx de nos expli­ca­tions de lui. Je me suis sou­vent demandé qu’est-ce qui serait la meilleure série de livres pour l’étudiant pour acqué­rir les prin­ci­pes fon­da­men­taux du Socialisme. C’est une ques­tion à laquelle il est dif­fi­cile de répon­dre. Or, en guise de sug­ges­tion, on pour­rait dire que, en pre­mier, Le socia­lisme, scien­ti­fi­que et uto­pi­que d’Engels, ensuite cet ouvrage, le pre­mier tome du Capital et le Marx pour étudiants. Ma modeste contri­bu­tion dans la pré­pa­ra­tion de cet ouvrage a été la lec­ture du manus­crit, quel­ques sug­ges­tions quant à des formes d’expres­sions anglai­ses, la divi­sion de l’ouvrage en cha­pi­tres et la déno­mi­na­tion des cha­pi­tres, ainsi que la révi­sion pour l’impres­sion. Tout le reste, et de loin la partie la plus impor­tante, du tra­vail a été fait par celle dont le nom figure sur la page de cou­ver­ture. Ce volume a déjà été tra­duit en alle­mand.

Notes du traducteur

Ce tra­vail a été écrit en anglais et lu devant le Conseil géné­ral de l’Association inter­na­tio­nale des tra­vailleurs le 20 ­juin 1865, quel­que temps avant son pre­mier Congrès, tenu à Genève au mois de sep­tem­bre 1866. Le pre­mier volume du Capital ne parut en alle­mand qu’au mois de juillet 1867. La répli­que de Marx à la thèse sou­te­nue par son col­lè­gue anglais Weston, membre et tré­so­rier du même Conseil géné­ral de l’Internationale, cons­ti­tue donc, en quel­que sorte, un abrégé du Capital « avant la lettre ». D’autre part, on verra qu’elle traite aussi cer­tains points à peine indi­qués dans le pre­mier volume et qui n’ont été appro­fon­dis que dans les livres sui­vants.

Ch. L.

Avant-propos

Citoyens,
Avant d’abor­der mon sujet, per­met­tez-moi de vous pré­sen­ter quel­ques obser­va­tions pré­li­mi­nai­res.
Il règne en ce moment parmi les nations conti­nen­ta­les une véri­ta­ble épidémie de grèves, et l’on y réclame à grands cris une aug­men­ta­tion des salai­res. La ques­tion sera sou­le­vée à notre pro­chain Congrès. Les mem­bres du Conseil géné­ral de l’Association inter­na­tio­nale doi­vent avoir une opi­nion faite sur cette ques­tion pri­mor­diale. Aussi me suis-je fait un devoir, pour ma part, de trai­ter à fond le sujet, même au risque de mettre votre patience à l’épreuve.
Je dois faire une autre remar­que pré­li­mi­naire, qui concerne le citoyen Weston. Il a non seu­le­ment exposé devant vous, mais sou­tenu en public, dans ce qu’il croit être l’inté­rêt de la classe ouvrière, des opi­nions qui sont, il le sait bien, les plus anti­pa­thi­ques à la classe ouvrière elle-même. C’était faire montre d’un cou­rage moral que nous devons tout hau­te­ment hono­rer. J’espère que, malgré le style sans fard de mon tra­vail, ma conclu­sion le convain­cra que j’admets ce qui me paraît être l’idée juste cachée au fond de sa thèse, que tou­te­fois, dans sa forme pré­sente, je dois consi­dé­rer comme fausse en théo­rie et dan­ge­reuse en pra­ti­que.
Ceci dit, j’aborde ma tâche.